Fils d'un orfèvre parisien, Antoine-Louis Barye (1796-1875) commence son apprentissage dans un atelier de graveur puis chez l'orfèvre Bicunais où il apprend tous les travaux du métal, depuis la fonte jusqu'à la ciselure. De ce rude apprentissage il garde la marque dans la précision de son trait, l'acuité de son dessin.
En 1816, il entre dans l'atelier du Sculpteur Bosio, puis en 1823 chez Fauconnier, orfèvre de la Duchesse d'Angoulême ; il y modèle déjà des petites figurines d'animaux. Il étudie alors la nature vivante au Jardin des Plantes, observe l'attitude, le mouvement des animaux et fréquente même l'amphithéâtre d'anatomie.
Rompant avec la longue tradition de la sculpture occidentale qui ne voyait le plus souvent dans l'animal qu'un accessoire, un motif décoratif ou, au mieux, une forme d'allégorie, Barye s'intéressa aux bêtes en elles-mêmes, étudiant avec soin leur anatomie, cherchant à les saisir, dans leurs mouvements comme dans leurs attitudes de repos.
Barye échappe à la servitude de l'étude de l'anatomie animale et traite ses modèles avec une grande simplification des moyens et beaucoup d'indépendance à l'égard de la tradition.
C'est sa volonté de traiter sculpturalement l'animal pour sa valeur dramatique propre qui valut à Barye de violentes critiques. Le style de Barye reste unique et on ne retrouvera plus cette forme de romantisme dans l'art animalier.
Peu apprécié des milieux officiels, Barye cessa d'exposer au Salon après 1837. Mais de riches amateurs, tel le Duc d'Orléans, s'intéressaient à son art, si peu académique, et l'édition en bronze de ses œuvres de petits formats assura son succès auprès d'un large public, malgré bien des déboires et des revers de fortunes.
Barye est à juste titre considéré comme l'un des sculpteurs importants du XIXe siècle et surtout comme l'un des plus grands artistes animaliers de tous les temps.
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