Julian Schnabel est invité à faire dialoguer des œuvres du musée d'Orsay avec son travail de plasticien.
Un point de vue très singulier de la part d'un artiste accompli qui prend le risque d'accrocher ses propres œuvres face à une sélection d'œuvres éclectique mais cohérente du musée.
L'intérêt redouble quand il s'en explique avec honnêteté et érudition.
«Le musée d'Orsay a, dans son identité même, le goût du dialogue entre les époques. Musée de la genèse de la modernité, des révolutions de 1848 à la déclaration de guerre de 1914, il fait un pont entre l'art classique et l'art moderne. Cette tradition de conversation entre les époques est également une conversation entre les formes de la création : peinture, sculpture, photographie, architecture, arts décoratifs... C'est dans la période couverte par le musée d'Orsay que s'est révélée l'invention du cinéma, en même temps que toutes les autres pratiques artistiques se redéfinissaient et que la figure de l'artiste moderne - pensons à Courbet - se manifestait d'une façon de plus en plus précise.
Tous ces aspects font qu'il ne pouvait y avoir de meilleur premier invité du musée d'Orsay que Julian Schnabel. Peintre célébré depuis les débuts de sa carrière à la fin des années 1970, il a profondément changé la peinture, en interrogeant le fait même d'être peintre aujourd'hui. [...]
Nous l'avons invité à venir choisir dans la collection, librement, les œuvres qui entreraient en résonance, en conversation avec sa propre perception de l'art ; à les présenter d'une façon neuve pour nous, et telle que seul un artiste aurait pu en envisager les échos ; et enfin à venir nous en offrir sa perception, et nous rappeler ce que nous oublions parfois, à quel point ces œuvres que nous admirons sont présentes, physiquement, et ne cessent d'avoir une vie propre.»
Laurence des Cars.
Exposition au musée d'Orsay (10 octobre 2018 - 13 janvier 2019).
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