La fabrication des moulages

Reproduction fidèle d'une œuvre sculptée, le moulage résulte d'un processus long et minutieux, qui repose sur la création d'un moule puis de son exploitation pour obtenir des tirages multiples.
Le saviez-vous ?
Les Ateliers d’art de la Réunion des musées nationaux –Grand Palais se sont vus décernés le Label Entreprise du Patrimoine Vivant, véritable reconnaissance par l’Etat des savoir-faire détenus par nos ateliers de moulage et de chalcographie. Tous les deux créés à la Révolution, ils perpétuent des savoir-faire artisanaux tout en les alliant à des techniques de pointe afin de proposer des tirages d’une grande qualité.

De la prise d'empreinte à la réalisation du moule

Pour obtenir un moule, il faut tout d'abord réaliser une prise d'empreinte sur l'œuvre originale. Autrefois, celle-ci était réalisée par estampage à la terre ou à l'aide de plâtre. Aujourd'hui, les prises d'empreinte, devenues plus rares, sont réalisées à l'aide de silicone élastomère. Ce matériau présente l'avantage d'être élastique, précis et à facile à démouler.

Avant d'entreprendre la réalisation du moule, le mouleur-statuaire observe l'œuvre afin de déterminer les différentes parties qui constitueront le moule et de décider de la présence ou non d'abattis. C'est ce qu'on appelle raisonner le moule.

À l'heure actuelle, la prise d'empreinte, très encadrée, est toujours réalisée en coordination avec le personnel scientifique chargé de l'œuvre originale.

Pour préserver l'œuvre originale, une couche de protection est appliquée sur l'ensemble de la pièce. Les produits employés, variables selon le matériau, sont choisis en concertation avec les restaurateurs. Le mouleur-statuaire applique ensuite, au pinceau, deux couches d'élastomère liquide puis cette membrane est épaissie jusqu'à un centimètre environ suivant le volume à mouler. Lorsque le volume est enrobé de sa membrane en silicone, on réalise sur l'ensemble des châpes en plâtre correspondant aux différentes parties du moule. Celles-ci maintiennent le silicone une fois l'ensemble démoulé.

Un châssis en bois vient soutenir ces châpes et ainsi aider au démoulage et à la manutention du moule. Une fois le moule terminé, l'œuvre est démoulée. C'est l'étape la plus délicate : toute manipulation malencontreuse peut endommager l'original.

La réalisation du tirage

L'atelier de moulage de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais possède quelques 12 000 moules, dans lesquels sont tirés des moulages en plâtre, en résine, en terre cuite ou en bronze. La technique la plus fréquemment employée est celle du coulage à l'imprimé. Le plâtre est déposé en couches dans le moule : la première avec le plâtre seul, la deuxième est renforcée avec de la filasse. Pour les pièces de grandes dimensions, une armature en bois ou en métal est réalisée pour soutenir et consolider le volume.

Quand le plâtre est pris, le tirage est dégagé du moule. La pièce présente des coutures, qui correspondent au plan de joints des différentes parties du moule. Ces dernières sont ébarbées puis retravaillées en uniformité avec le modèle pour rendre invisible toute trace du processus de fabrication.

La patine

La dernière étape de la fabrication d'un moulage consiste à patiner le matériau brut pour lui conférer un effet de surface au plus proche des originaux: il s'agit de lui donner l'aspect du marbre, de la terre cuite, du bronze, etc. ainsi que l'effet du passage du temps.Chaque exemplaire possède un modèle de référence : un volume patiné, une fiche technique détaillée ou un relevé couleur.

L'atelier de moulage de la Rmn-GP emploie une équipe de patineurs qui maîtrisent cet art. La réalisation d'une patine passe toujours par l'observation minutieuse de l'original afin que le résultat soit le plus exact possible. Les patineurs travaillent en collaboration avec les conservateurs des musées afin de valider le modèle de référence.

Après avoir défini les pigments, les patineurs appliquent une première couche de base pour donner une teinte de fond à l'ensemble du moulage. Par la suite, une couche d'encaustique est apposée pour restituer l'effet du temps qui passe. Enfin, la dernière étape, celle du poudrage. Ces différentes étapes successives sont essentielles pour donner à la reproduction une allure parfaitement identique à l'original. Le nombre d'étapes peut varier en fonction du matériau imité. Chaque patine est exécutée à la main à l'aide de pinceaux et de chiffons. Précis et sensible, le travail des patineurs apporte une finition de qualité.

Témoignages de nos clients