La série des Gobbi comprend 20 planches gravées à l'eau forte par Jacques Callot, probablement à Florence en 1616 et publiées par la suite à Nancy. Chaque pièce rehaussée au burin, présente sur un fond blanc un personnage difforme ; les gobbi -bossus en italien- sont des nains grotesques, qui dansent, ...
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La série des Gobbi comprend 20 planches gravées à l'eau forte par Jacques Callot, probablement à Florence en 1616 et publiées par la suite à Nancy. Chaque pièce rehaussée au burin, présente sur un fond blanc un personnage difforme ; les gobbi -bossus en italien- sont des nains grotesques, qui dansent, chantent et déclament pour distraire les cours italiennes. Les difformités et les mimiques des estropiés, des musiciens masqués et des acteurs brandissant une arme avec un air bouffon, sont sous le burin de Jacques Callot, exagérées jusqu'à frôler la caricature. Il puise le grotesque des personnages aussi bien dans l'art flamand hérité de Bruegel l'Ancien que dans les gravures allemandes du XVIe siècle. Mais c'est sa propre expérience des fêtes de cour et des divertissements populaires donnés par ces troupes itinérantes de gobbi, qui nourrit sa veine créatrice. Au service de Cosme II de Médicis à Florence à partir de 1611, il a pu être témoin de ces spectacles annuels burlesques, notamment lors de la Saint Romulus célébrée le 6 juillet, au cours de laquelle se déroulait une « giostra di Gobbi ». En mêlant le grotesque au fantastique, les cuivres des Gobbi, aujourd'hui conservés au Musée lorrain de Nancy, font partie des séries les plus populaires de Jacques Callot. Le musée du Louvre a acheté des matrices faites par galvanoplastie, technique électrolytique d'orfèvrerie servant à la reproduction d'objets.
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