Depuis la rétrospective de 1980-1981, au Grand Palais, aucune grande exposition Pissarro (1830 - 1903) n'a été organisée à Paris, alors que la recherche a considérablement progressé à son sujet.
2017 marque le grand retour de cet aîné du groupe Impressionniste. Parallèlement à la rétrospective que lui consacre le musée Marmottan Monet, en février, la RmnGp présente une exposition sur un sujet entièrement neuf.
Richard Brettell et Joachim Pissarro sont réunis une nouvelle fois pour assurer le commissariat et diriger le catalogue de l'exposition.
Ils abordent la période la moins étudiée et la plus complexe de la carrière de Pissarro: celle qui a eu pour cadre sa demeure Éragny et qui s'etend sur presque vingt années.
L'artiste s'installe à Éragny, dans l'Oise, au printemps 1884, dans une ferme. Pendant vingt ans, il vit au rythme de sa ferme et de la poésie des champs, recevant ses amis artistes, Monet, Cézanne, Van Gogh ou Gauguin.
A l'opposé des paysages peints par Claude Monet à Giverny (tous deux s'installent dans leur demeure « finale » à une année d'écart), l'ouvrage révèle la vision esthétique et le projet politique de Pissarro à Éragny.
Tandis que Monet transforme le petit potager à Giverny en un véritable « Eden » florissant, Pissarro, avec l'aide de son épouse Julie, entretient son terrain comme une exploitation agricole, produisant fruits, légumes et céréales.
La famille Pissarro se nourrit des fruits de ses travaux agraires, mettant en pratique un modèle collectif. Pour Pissarro, le paysage symbolise à la fois la vie et la beauté, des fleurs merveilleuses poussant dans les sections du jardin les plus proches de la grande demeure.
Alors que le jardin de Monet et la ferme de Pissarro bordent le même cours d'eau, l' Epte, les deux artistes, de manière très personnelle, initient et développent de nouveaux aspects de leur oeuvre, en ouvrant de nouveaux chemins.
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