Gustave Courbet (1819 - 1877)
Le sommeil, 1866
Huile sur toile - H. 135 x l. 200 cm
Signé et daté en bas à droite : "G. Courbet 66"
Peint à la demande du diplomate Khalil-Bey, Le Sommeil entre directement dans une collection privée, sans avoir à affronter la censure du Salon. Ce type de transaction...
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Gustave Courbet (1819 - 1877)
Le sommeil, 1866
Huile sur toile - H. 135 x l. 200 cm
Signé et daté en bas à droite : "G. Courbet 66"
Peint à la demande du diplomate Khalil-Bey, Le Sommeil entre directement dans une collection privée, sans avoir à affronter la censure du Salon. Ce type de transaction se renouvellera avec la livraison, au même collectionneur, de la très secrète Origine du monde (Paris, musée d'Orsay). Émissaire turc installé à Paris depuis 1860, Khalil-Bey rassemble un bel ensemble de peintures de son siècle. Il achète avec discernement et souvent par l'intermédiaire du marchand Durand-Ruel des œuvres de Delacroix, Chassériau, Rousseau. Acquéreur de l'ultime chef-d'œuvre d'Ingres, Le bain turc (Paris, musée du Louvre), le collectionneur s'intéresse plus particulièrement à Courbet comme peintre de la femme et de la sensualité.
Flattant le goût de son commanditaire, le peintre reprend un sujet de boudoir emprunté aux gravures licencieuses et aux évocations littéraires de l'amour lesbien. Jouant sur le contraste des carnations et des chevelures, il représente deux types de beauté qui s'enlacent dans un désordre de draps soyeux. L'aspect contemporain de la scène traitée grandeur nature, fait écho à L'Olympia de Manet (Paris, musée d'Orsay), tableau d'un format très proche de celui du Sommeil et objet de tous les scandales au Salon de 1865.
I. C.
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