La technique de la gravure apparaît en Occident au tournant des XIVe et XVe siècles et connaît un extraordinaire épanouissement. Son utilisation s'étend alors à de nombreux domaines et l'estampe se voit employée pour des usages quotidiens, commerciaux, dévotionnels et artistiques. L'ouvrage s'attache à un corpus d'objets bien précis ayant trait aux origines de la gravure française, et notamment parisienne : les coffrets à estampe.
Ces coffrets en bois recouvert de cuir et de bandes métalliques datent pour la plupart de la période 1480-1550 et présentent la particularité de contenir une gravure sur bois collée à l'intérieur, sur le revers de leur couvercle. Cette image, dont le sujet est le plus souvent religieux, est coloriée au pochoir et fréquemment accompagnée de quelques lignes de texte gravé.
S'ils ont longtemps été appelés, à tort, « coffrets de voyage » ou « coffrets de pèlerinage », l'usage de ces objets reste aujourd'hui incertain, d'autant que les sources, tant visuelles que textuelles, manquent.
Afin de les replacer dans le contexte de la production artistique des années 1500, les coffrets sont mis en regard avec des livres imprimés ou manuscrits, des ivoires, des vitraux et des tapisseries. Cette confrontation permet de mettre en exergue la personnalité d'un acteur majeur de la vie artistique parisienne de la fin du Moyen Âge, le Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne, identifié à Jean d'Ypres. Ce peintre-enlumineur a fourni quantité de modèles aux artistes de son temps ; c'est notamment à lui que l'on attribue les petits patrons de la tapisserie de la Dame à la Licorne.
Exposition présentée du 18 septembre 2019 au 6 janvier 2020, au musée de Cluny, Paris
Français
104 pages / 120 illustrations
Coédition Lienart avec le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, Paris
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